Cette régate de la ligue de voile n’a pas eu lieu. Faute d’organisation, elle fut improvisée en dernière minute sous la forme la moins exigeante : une navigation en flottille. En langage clair, cela signifie qu’il n’y a pas de programme, pas de comité, quasi pas d’organisation mais que pour faire bonne figure et pouvoir dire que l’évènement a existé, on invente une espèce de faux-semblant de navigation.

Vous l’avez compris, ce post tient lieu de coup de gueule… Depuis des dizaines d’années la pratique de notre beau sport est en chute libre dans la région. Moins d’évènements, moins de pratiquants qui sont moins aguerris… J’ai eu l’occasion d’être président de club il y a presque une dizaine d’années, et j’ai eu, à cette époque, le sentiment d’être pris entre le marteau et l’enclume. Le marteau c’est la ligue de voile qui réclamait des licenciés et des recettes et ne manquait pas de nous faire savoir qu’on n’était pas digne si l’on n’avait pas atteint les quotas minimums de licenciés. L’enclume c’est la masse des marins qui avaient le sentiment de payer trop cher pour un programme trop pauvre à une fédé qui ne fait pas grand chose pour animer leur pratique…

Cette régate du rassemblement de ligue, venue remplacer une régate de Dunkerque Plaisance, club désormais disparu, a été créée afin de ne plus faire de championnat de ligue sur une saison complète de courses étalées sur le littoral car trop peu de coureurs s’y engageaient pleinement mais pour concentrer le championnat en un seul évènement décisif ou une dose d’énergie intense suffirait à remporter le titre. Finalement, l’effet intense n’a jamais eu lieu, ce rassemblement disparu de notre programme est un exemple supplémentaire de la mort lente et continue de notre ligue de voile. La ligue ne communique plus. Son site internet n’a pas été mis à jour depuis juin (il y a 4 mois et d’ailleurs pour un article qui expose des tensions autour de l’administration d’un club…). Il n’y aura je pense pas de classement de ligue OSIRIS cette année pour les hauts de France. Il n’y a d’ailleurs plus de responsable de la section habitable présenté sur le site. On peut parler de la crise covid pour se cacher derrière son petit doigt, mais je pratique l’habitable depuis 30 ans quasiment, j’ai assez de recul pour prétendre que le problème est beaucoup plus ancien.

Il ne reste que les irréductibles Boulonnais, quelques anciens du bassin gravelino-dunkerquois et les sportboats (J80 en particulier) qui régatent encore à peu près sur le littoral. Les sportboats sont-ils l’avenir ? Parce que ce sont des bateaux de clubs, sans besoin de courageux propriétaires car le poids de leur entretien repose sur un collectif et est financé par la collectivité. Il n’y a aujourd’hui que pour ces sportboats que la ligue investit encore un peu en voile habitable. La régate OSIRIS est pourtant passionnante, elle contribue au développement d’un loisir bénéfique et d’une économie sportive. L’exemple de la vie maritime sur la façade atlantique est criant.

En attendant des jours meilleurs, le programme de régates 2022 de SeXy Shit nous imposera de nous expatrier un peu pour trouver du challenge…

Catégories : Régates

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