Les charmes de Granville sont rudes ; La ville s’est construite sur un rocher qui domine la mer. La parcourir fut l’occasion d’un peu d’activité physique pour la team qui a découvert les charmes du site à la force des mollets. Enfin… les charmes du site… On ne va pas trop embellir la réalité ; en bons ados qu’ils sont ils se sont surtout motivés pour un burger au fast-food et pour cette cause pas si noble, ils ont accepté de gravir 2 kilomètres de trottoir et les ont redescendus les ventres lourds.

L’escale d’une journée fut l’occasion de laisser passer quelques nuages chargés de pluie, de quelques balades, une baignade portuaire avant de reprendre la mer pour une plus ambitieuse navigation : Escalader le Cotentin. Et pour ce petit challenge, nous n’avons pas beaucoup d’options portuaires intermédiaires sur le chemin. Les anglos sont inaccessibles pour cause de covid, Barneville Carteret est un port à marée dans lequel j’ai très peu envie de m’aventurer, Portbail n’est pas mieux. Nous avons, de fait, deux possibilités ; La version « feux verts » nous permettrait de passer la Hague directement depuis Granville. La version « contre-courant », elle, nous oblige à un arrêt à Dielette.

Granville - Dielette

Toute la question repose donc sur l’heure d’arrivée au cap de la Hague et déterminer le courant à cette heure. Il existe 10 000 moyens de connaître le courant. Des cartes de courant téléchargeables sur internet aux applications qui l’affichent en tout point, à toute heure telles que Juzzy qui s’avère un indispensable sur le smartphone du skipper. Pour connaître l’heure d’arrivée : un petit v=d/t pour estimer le temps de nav et donc l’ETA (Estimated Time of Arrival). Et là, comme à chaque fois au cours de ces vacances, j’ai sous-estimé SeXy. Je calcule mes projections avec des estimations de vitesse à 5 noeuds et je me dis que 5 noeuds est l’hypothèse basse.

En fait, le pb c’est que si vous avez 10h de nav et 10% d’écart de vitesse entre votre calcul et la réalité, votre arrivée est décalée d’une heure. Une heure de décalage ça change déjà la donne sur une renverse de courant ou encore une entrée de port interdite à basse mer. Hors SeXy va vite, 5 noeuds était une vitesse prévisionnelle cohérente pour Funky mais cette navigation là, nous l’avons avalée au près débridé à 8 noeuds de moyenne… Donc pas à 100 ou 110 % mais à 160 % de ma vitesse estimée. Autant dire que j’avais tout faux. Résultat le courant ne nous permettra pas de passer la Hague tout de suite. Bon ça admettons… Mais surtout, l’autre option, Dielette pose problème : nous arrivons à marée basse + 1h et l’accès au port à marée basse est… un pari risqué… Alors, on a relâché les gaz un peu avant Flamanville sur la dernière heure pour attendre que le port se remplisse.

Une rencontre magique

Au cours de cette étape, on a croisé un seul bateau. En revanche on a croisé d’autres compagnons de route qu’on n’osait rêver de rencontrer ! Juste les images sans long discours cette fois :

Au cours de cette étape, on a eu le bonheur de croiser des dauphins très joueurs mais on a aussi fait et refait nos calculs d’heure d’arrivée, de niveau d’eau etc etc. Finalement, un coup de fil à mon pote Lio, habitué des parages me pousse à ne pas trop me fier au bloc marine qui annonce une entrée à toute heure pour 1m50 de tirant d’eau. Lio a eu le maître de port qui conseille de prendre 2 heures de marge sur la marée basse. Cela n’aura pas suffit ; nous avons talonné mais sans dégât. J’avançais avec prudence sans houle, le fond était sableux et j’ai battu immédiatement arrière pour sortir de là. Je sentais un peu le coup venir, mon erreur est d’avoir voulu forcer le destin. J’avoue tout de même que, bien que les dauphins m’ont mis de super humeur, je suis un peu remonté. Les autorités portuaires mettent les marins en danger en donnant des indications beaucoup trop optimistes sur l’accessibilité de leur port à la fois au téléphone mais aussi et surtout dans le bloc marine. C’est la seule source dont on peut compter qu’elle est forcément fiable quand on n’est pas un habitué du coin. La législation nous oblige à l’acheter chaque année pour disposer de la dernière mise à jour de ces informations pour notre sécurité… et son contenu est biaisé…

Bref… arrivée à Dielette, l’endroit est superbe, notre voisin de ponton sympathique et bien que l’eau est froide, la baignade aura lieu !

Catégories : croisière

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