Le club des dauphins en a fait un mythe. Je l’ai courue avant mes 12 ans la première fois. Je vous parle d’une autre époque… d’un âge ou les rallyes faits pour ceux qui n’osent pas la régate n’existaient pas. Je vous parle d’un âge ou les régates de ligue se terminaient de nuit, attiraient les coureurs étrangers et où courraient 4 classes de handicap qui rassemblaient plus de 60 bateaux. Aujourd’hui, même si elle n’attire plus autant qu’à l’époque, elle reste une superbe régate. Organisée sur 1 semaine, avec une régate spectacle en dériveurs pour les enfants, des thématiques et un guest ; cette année Thomas Ruyant, notre champion local.
Une semaine après la régate de l’Equinoxe, nous n’avions pas laissé de place pour le hasard. 7 équipiers le samedi, Nico à la barre en chef d’orchestre. Moi je gère les bastaques et fluidifie les mouvements. Le bateau avait été préparé tôt le matin… Nous nous attendions à une confrontation difficile. En ligne de mire : Yemanja, un sun fast 32 très bien armé, très bien skippé, sur lequel j’ai couru il y a quelques années et qui, nous le savions, serait un adversaire de taille. Cela fait plus de 20 ans qu’il truste les podiums locaux, ce n’est pas un hasard. Finalement le scénario fut tout autre. En bons anciens régatiers de dériveur, nous nous offrons un départ babord qui nous place tout de suite devant la flotte dans les petits airs perturbés de sud.
Les shifts sont nombreuses jusqu’à la bouée de dégagement, mais le job est bien fait. Derrière c’est un peu la cohue. Yemanja et Ar Beg Hir se tamponnent dans un virement tardif, mais sans trop de dommage. Nous voila partis au près débridé pour 6 milles. Nous nous posons une grande question : petits airs, vieilles voiles… allons nous rester devant rien que sur la vitesse pure ? Appliqués à régler le bateau dans le détails nous nous focalisons sur les voiles et la route pour enfin nous retourner et finir par constater sans équivoque que nous creusons l’écart. L’autre doute qui nous anime est le retour sous spi. Nous n’avons que l’asymétrique pour le moment et l’allure sera portante. Il est probable que le vent arrière soit plus favorable aux spis symétriques. Encore une fois, rien n’y fait. Nous allons plus vite que nos concurrents. Tout se déroula ainsi. Nous coupons l’arrivée et mettons en route les chronos. Un poil plus de 13 minutes d’avance sur Yemanja, le second. Nous avions estimé notre dette de temps liée à l’écart des handicaps à 6-7 minutes. La victoire semble acquise.
Je vous passe l’épisode du lendemain matin ou une erreur de saisie du comité de course ajoute 20 minutes à notre chrono et nous place en troisième ou quatrième place. Un correctif réclamé et quelques justifications plus loin, tout rentre dans l’ordre et nous voila sur l’eau, prêts à défendre notre titre au classement provisoire. Nous sommes 4 à bord cette fois, mais il y a très peu de vent. Le départ en sera même un peu décalé. Au final, la course fut la même que la veille ; SeXy-Shit glisse tranquillement devant ses concurrents et creuse un écart de plus de 8 minutes devant Ar Beg Hir, first 31.7 sur une course côtière plus courte que la veille. Nous voila grands vainqueurs OSIRIS des bancs de Flandres 2021 en Overall, le second est un concurrent de HN2 qui faisait une noble course derrière et qui s’est immiscé juste derrière nous au chrono. En HN1, c’est Ar Beg Hir qui finit second devant Yemanja qui n’a pas su trouver sa vitesse habituelle le dimanche.
Cette course fut un réel encouragement pour notre engagement. Voila de quoi confirmer que la saison de test est réussie pour SeXy Shit et que nous sommes prêts à passer à l’étape 2 du plan : un vrai programme de courses velues pour 2022…