Il y a tout juste un an, j’abordais pour vous la présentation de mon nouvel enrouleur (retrouvez l’article ici). Un an c’est long et je n’ai pas de circonstances atténuantes pour justifier le temps que cela m’a pris. Soit. J’ai au début de cet été enfin entrepris le chantier préparé l’an dernier et vais vous relater cette aventure. Qu’elle puisse vous aider dans les vôtres et vous m’en verrez ravi.

Phase 1 du montage, le remplacement de l’étai

Ce projet a nécessité l’achat d’un nouvel étai car il m’était nécessaire d’avoir une terminaison à oeil démontable en partie inférieure pour pouvoir enfiler sur l’étai les profils étroits de type R de l’enrouleur (R pour régate). J’avais donc, l’an dernier, envoyé mon neveu dans le mât. Il m’a photographié la terminaison (en té). Hélas, la photo cadrée trop près n’avait pas révélé toute la subtilité de la fixation ; Le câble n’avait pas une terminaison en Té mais une terminaison à oeil, reprise elle-même par une goupille sur une pièce de terminaison en té… Je sais, par écrit ça sonne compliqué mais pour faire simple. Il y avait une pièce intermédiaire entre mon câble d’étai et le mât.

Mât et son accastillage à la ferrure haute de l'étai
Pièce d'accastillage entre mât et étai

Me voila en haut de mon mât avec un câble neuf acheté sur mesures exactement selon mes désirs (grâce au configurateur de technique-greement). Hélas ce câble ne convient pas à la situation que j’avais mal jugée. Shit… Il me reste à choisir entre accepter de perdre 130 euros et acheter un nouvel étai ou déposer l’ensemble câble + pièce intermédiaire mais dans ce cas il me faudra aussi déposer un anneau fixe qui supporte la poulie de spi (4 rivets pop en diamètre 6mm) et riveter à nouveau l’ensemble, une fois le nouveau câble en place. J’opte pour la deuxième option avec surtout l’envie de ne pas reperdre 15 jours à attendre qu’on me livre un nouveau câble. Je trouve la pince et les rivets en alu (impossible de les trouver tout alu à un prix raisonnable, j’ai opté pour un corps en alu mais des clous en acier zingué que je chasserai au chasse-goupille avant de boucher les trous au silicone.) et quelques jours plus tard, me revoila là-haut (le temps aussi de me coudre une échelle de corde pour améliorer mon autonomie.)

Echelle de corde faite maison (pour votre sécurité, il faut toujours vous assurer - pour mon cas, corde à boucles, deux longes et baudrier)

Phase 2 du montage, la pose de l’enrouleur

La notice Facnor (en version pdf ici) est très bien écrite. Le montage commence par la pose de l’écarteur de drisse puis de l’embout de fermeture du premier profil. Les éléments à assembler sont faciles à distinguer et la notice est explicite. Il vous est indiqué de monter les profils en frappant une drisse sur l’émerillon et en l’amenant en butée sur le bouchon du premier profil. Ainsi vous soulevez les profils au fur et à mesure de votre montage en hissant l’émerillon. Suivez attentivement les conseils ; si vous ne pensez pas à fixer un hâle-bas sur l’émerillon avant de hisser les profils jusqu’en haut, vous serez contraints de remonter au mât pour aller chercher là-haut l’émerillon qui ne descendra pas.

L’enchaînement est relativement simple : un palier, un profil avec une jonction interne vissée fermement mais sans excès (vous fixez de la visserie inox sur des pièces alu.) et on répète par tronçons de 2m. Enfin un ordre est à respecter pour les éléments du bas et l’opération se termine avec le montage du tambour. Là aussi tout est simple.

La seule subtilité est qu’une notice secondaire spécifique pour la pose de la pièce d’entrée de voile vous est transmise et qu’elle évoque la fixation de celle-ci dans un perçage du profil inférieur. Hors le profil inférieur est exempt de perçage à l’endroit requis. J’ai choisi de percer la rallonge télescopique avec la plus grande précaution (le trou n’a pas besoin d’être débouchant, la pièce trouve tout de même sa place dans l’encoche sans cela, ce qui évite le risque de toucher l’étai).

Phase 3 du montage, la drosse d’enrouleur

La première pièce du guidage de la drosse est importante. Elle oriente l’entrée dans le tambour de la sangle. Pour SeXy-shit, cette première pièce se pose parfaitement en pied du balcon avant. Pour le reste, je n’ai pas encore trouvé le chemin définitif. Je ne suis pas certain de vouloir que ma drosse arrive par le côté du pont (zone de circulation, augmentation du risque de chutes) je n’ai donc rien fixé pour l’instant. Je vais naviguer quelques temps pour voir comment cela se présente dans les différentes manoeuvres.

En résumé…

Je peux dire que l’opération depuis la dépose de l’étai jusqu’à la fin du montage, aura duré en tout 5 à 6 heures environ avec un maillet, une pince, des clés de 17, un tournevis cruciforme, clés btr, perçeuse, chasse-goupilles, pince à rivets et rivets pop alu de 6mm, étai dynaform 11m90 et platines de liaison inox, enrouleur facnor.

Phase 4 : envoi du génois, premiers essais

Cette phase n’est plus tout à fait incluse dans le montage mais elle n’en est pas moins indispensable en fin d’opération en particulier pour ajuster la longueur de la sangle.

Pour les réglages, vous ne connaissez la longueur exacte de votre guindant qu’une fois l’opération achevée. J’ai, pour ma part, ajouté 3 cm à la longueur de mon étai par l’ajout de platines intermédiaires de liaison que je n’avais pas comptées dans ma chaîne de côtes. Je suis convaincu que 3 cms n’ont pas beaucoup d’effet sur le comportement du bateau si ce n’est de le rendre un tout petit peu plus ardent sur le papier mais je n’ai pas trouvé cela perceptible en navigation.

Sexy-Shit avait une assez lamentable garde-robe jusque là. De vieilles voiles toutes de plus de 20 ans. Alors une fois équipé, mon impatience de tester fût vive car je dispose de deux génois carbone à ralingue achetés d’occasion à Manu, un propriétaire de X-99 cherbourgeois avec qui j’avais sympathisé l’an dernier en rentrant de Bretagne et qui pour des raisons de changement de gréement n’avais plus vraiment besoin de ses belles voiles d’époque et m’a proposé une affaire à ne pas manquer.

Donc, si le diamètre de la ralingue est le premier enjeu du test et la longueur de guindant le second, on peut dire que c’est un succès ! Sur le plus grand des deux génois, le guindant est quasi-totalement exploité et le léger excédent de longueur d’étai permet d’étarquer parfaitement ce génois. Je n’ai à ce jour pas encore testé le second. Je n’ai pas trop de doutes sur le fait qu’il s’adaptera car il était un peu moins grand que le premier et sa composition, non plus en carbone laminé mais en carbone/taffetas plus épais permet cette fois de supposer que sa raideur rendra l’enroulement encore plus propre.

Je suis très satisfait. Le flatdeck fonctionne très bien et a un vrai intérêt sur le plan de la performance.

Si vous avez en mémoire le premier article, mon intention initiale était de transformer le loup SeXy-Shit en chien de traîneau ; c’est à dire dompter la bête en me permettant la maîtrise facile en solitaire mais sans effacer sa nature performante. Je crois avoir atteint mon objectif.

Voici quelques photos pour vous partager en images le résultat :


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